Arrêter ses études : une décision sage ?
Quatre semaines de fac, c’est ce qu’il m’aura fallu pour me rendre compte que je n’ai aucune envie d’être orthophoniste, finalement. Et maintenant ?
Je serre les dents et je continue ? Je me réoriente ? Mais dans quoi ? Et quand une amie de mes parents me demande avec beaucoup d’intérêt comment se passent mes études, je n’ai pas grand-chose à lui répondre, désolée.
C’est là que, sans avoir de réel plan B, je décide d’arrêter mes études.
Rêveuse incontestée, je me retrouve pour la première fois de ma vie sans aucune idée de ce que je voudrais en faire. Comme beaucoup d’autres bacheliers, me voilà maintenant avec un bac en poche et plus rien ne me semble certain quant à mon avenir.
Mais il paraît que les échecs sont un type d’apprentissage à part entière… Alors au milieu d’un bel échec scolaire — et possiblement identitaire —, j’ai pu apprendre quelques leçons d’or.
La vie est un zigzag
“La vie est un zigzag”, a dit un jour mon grand homme de père.
Avant de quitter le lycée, je m’étais préparée à entamer un chemin relativement linéaire : études supérieures, boulot, puis mariage, enfants… Il se trouve que les choses sont moins lisses qu’elles n’y laissent paraître, Dieu merci. Des détours aux virages serrés, des routes spacieuses aux petites rues étriquées, aucun chemin ne se ressemble réellement.
Ma vie ne s’était pas arrêtée parce que, l’espace d’un instant, je ne savais plus où aller. Je n’étais pas moins intelligente ou compétente parce que j’avais décidé de ne pas continuer des études dans lesquelles je ne me voyais pas évoluer. En fait, faire deux pas en avant et un pas en arrière a même fini par s’apparenter à un formidable tango avec la vie.
C’est assez dur à comprendre dans une partie du monde où “succès” rime avec “carrière”. Pourtant, le succès se trouve le plus souvent au creux d’actes silencieux. Comme celui de cultiver une confiance en soi qui ne dépend pas des circonstances, de chérir avec constance ses relations, ou encore d’apprendre le courage de sortir de son confort, de temps à autre.
La priorité, c’est l’être avant le faire. La douceur, la bonté et la force de caractère avant la compétence. De là, tout ce que tu fais découle de ce que tu es — pas l’inverse.
La patience et la grâce sont des compagnons de route indispensables
Même si le sentiment semble étrangement agréable et qu’il peut vite devenir un refuge sécurisant, l’auto-apitoiement ne nous mène généralement (jamais) nulle part. Par contre, la pratique de la patience et la grâce envers soi-même se révèlent être de première nécessité.
Quand je me trompe et que je mords la poussière, je peux inspirer et choisir d’être créative dans l’erreur. D’avoir la patience de recommencer autant de fois qu’il le faudra. De m’accorder une chance de plus.
Le plus important en réalité, ce n’est pas tant ce que l’on espère accomplir. C’est de croire que le chemin, si méandrique soit-il, peut mener à quelque chose de bien plus important. Que c’est ce que nous cultivons à l’intérieur et ce que nous en faisons qui créent la grande image finale.